Restaurer un vieux bateau à partir de zéro... le « FAR-CANAL »

« Tout a commencé le jour où j'ai eu envie d'un bateau à console centrale de moins de 6 mètres capable de traverser le banc de sable local situé sur la côte ouest (connu pour être l'un des plus dangereux de la Nouvelle-Zélande), mais suffisamment petit pour se faufiler dans les spots de pêche les plus reculés.

J'ai essayé quelques bateaux à console centrale en aluminium construits en usine, mais je n'étais pas certain qu'ils aient assez de franc-bord ou de stabilité pour traverser le banc de sable en toute sécurité et faire face aux conditions souvent dangereuses, sans parler du prix !

Étant ingénieur naval de métier, j'ai commencé à dessiner et à concevoir une console centrale que j'avais l'intention de construire moi-même. Puis, j'ai eu une illumination :

... "pourquoi ne pas transformer une coque déjà éprouvée pour en faire le bateau de mes rêves ?"

J'ai donc commencé mes recherches et j'ai réussi à trouver une vieille coque en fibre de verre Marksply, réputée pour être construite comme un tank. La cabine, qui était irréparable, avait déjà été enlevée, ce qui m'a permis d'obtenir cette coque à très bon prix. J'ai fini par la vider et la dépouiller totalement jusqu'à ce qu'il ne reste que la paroi. Je l'ai ensuite reconstruite avec une nouvelle surface, une nouvelle disposition de plancher et un tableau arrière complètement repensé afin de disposer de plus d'espace pour la pêche et d'un accès facile pour la plongée. J'ai fini par construire moi-même le cockpit et j'ai réussi à me procurer le T-Top localement De nombreux travaux ont été nécessaires avant de pouvoir mettre le cap sur l'atelier de peinture, où nous avons donné au bateau une peinture personnalisée. Nous avons également pulvérisé le dessus de la coque avec de la peinture Speedliner afin de me permettre de marcher sur le rebord pour pouvoir poser un poisson sans glisser. Le nom du bateau vient du jour où nous l'avons sorti de la cabine de peinture. Dès que le soleil a brillé sur la nouvelle peinture, les premiers mots qui sont sortis de notre bouche ont été... "F***en Hell !"

Ensuite, tous les équipements ont été mis en place : le moteur, la moquette et l'électricité. Comme je ne voulais pas passer l'été sans bateau, l'ensemble de la construction m'a pris seulement 6 mois.

Depuis sa mise à l'eau, il s'est avéré le bateau parfait pour ce que je fais et semble très bien remplir sa mission : attraper beaucoup de beaux poissons !

Bien sûr, le bateau ne sera jamais complètement terminé. Je suis toujours en train d'apporter des améliorations ici et là : l'ajout du nouvel équipement Simrad en a fait le bateau rêvé ».

Lors d'une des premières sorties pêche de Jeremy sur le Far-CANAL, un de ses équipiers a failli être jeté par-dessus bord.

Alors que tout le monde pêchait, un gros « bang » a inquiété Jeremy... il a immédiatement pensé que l'un des garçons avait percuté sa nouvelle peinture avec son plomb. Sur le bateau, la règle fixée par Jeremy veut que si vous égratignez la peinture, il vous jette par-dessus bord... une règle sévère, mais juste. Jeremy se préparait à jeter l'un des garçons par-dessus bord, lorsqu'il a réalisé que le « bang » venait d'un gros requin qui s'en prenait au moteur hors-bord ! Il a finalement changé d'avis et décidé de ne jeter personne à l'eau.

On dit que plus la falaise à gravir est haute, plus la vue est exceptionnelle. Restaurer entièrement un bateau en seulement six mois constitue un véritable exploit. Bravo Jeremy, et profitez bien des nombreuses aventures en mer avec vos amis et votre famille…